Photographier la Lune avec une webcam
Avant propos : ce qui suit n’est aucunement une nouveauté. Ce n’est qu’un exposé pour ceux qui veulent découvrir et tenter la photographie lunaire avec une webcam. Nota : cet article, rédigé en 2007, reste valable malgré le fait que les webcams ont laissé la place à de nombreux modèles de caméras vidéo.
Notre satellite est sans doute l’objet céleste le plus photographié. Le diamètre apparent, la proximité fait que la Lune est un astre plutôt facile à photographier.
Déjà, la première idée qui vient au profane est de mettre un appareil photographique ordinaire manuellement derrière une lunette ou un télescope et le résultat est assez encourageant.
Les amateurs de photographies, eux, pensent à raccorder leur appareil photo de telle sorte que la lunette ou le télescope devienne un téléobjectif. Là, les résultats sont souvent très bons.
Et puis, il y a ceux qui n’ont pas d’appareil photo et qui usent d’ingéniosité. Ainsi, dans les années 90, des amateurs ont détourné un accessoire pour l’internet et pour un usage pas du tout prévu pour cela : c’est la webcam.
Ces ustensiles de quelques dizaines d’euros, ont donné des résultats très encourageants, en particulier dans la photographie lunaire et planétaire.
Toutefois, l’inconvénient réside dans le champ restreint au regard du diamètre apparent de la Lune.
Pour un instrument de 1 mètre de distance focale, le diamètre de la Lune au foyer est de près de 9 mm(*). Or, le capteur d’une webcam est de dimensions inférieures. Le problème s’accroit avec des instruments ayant des focales de plusieurs mètres. Un Celestron 8 a une distance focale de 2 mètres, soit un disque lunaire de près de 18 mm au foyer.
Le dilemme se pose ainsi, choisir entre un appareil photo de plusieurs centaines d’euros et faire un cliché global ou utiliser une webcam et faire une mosaïque.
Aussi, le monde de l’astronomie amateur est plein de gens astucieux.
Ainsi, des utilisateurs de webcam ont fait des films (hé oui, cet accessoire est fait pour cela) et ont utilisé des logiciels qui décomposent les animations en une multitude d’images, chaque image est traitée et recombinée avec les autres pour ne former qu’un cliché final de qualité non négligeable.
Et comme les images sont de tailles restreintes parce qu’elles ne couvrent qu’une partie de la surface lunaire, d’autres ont usé d’ingéniosité pour concevoir un outil capable de faire des mosaïques.
Résumons-nous :
– on veut faire des clichés avec un instrument et une webcam qui ne permettent pas de d’enregistrer le disque entier en une seule prise,
– on fait alors plusieurs prises des différentes parties de la Lune,
– les films produits sont traités avec un logiciel qui donnera une image de chaque partie prise de la Lune,
– les images sont assemblées pour faire une photographie globale lunaire.
Exemple :
Utilisation d’un télescope Celestron 8, avec une webcam à son foyer de 2 m.
Le 25 mai 2007, 33 films ont été pris, ci-dessous, vue sur un film brut
Chaque film a été traité avec Registax, http://www.astronomie.be/registax/.
Nous ne décrirons pas l’usage de cet outil car il existe sur la toile, plusieurs sites qui abordent ce sujet. Précisons que ce logiciel apparemment rebutant est utilisable avec ses simples paramètres de base et que l’on peut déjà arriver à un résultat satisfaisant comme le montre l’image ci-dessous, à gauche. Ainsi, on arrive avec une planche d’images comme suit. (cliquer dessus pour l’agrandir).
Puis la mosaïque peut être montée avec le logiciel iMerge, http://jaggedplanet.com/iMerge.html
La superposition des images se fait en effectuant un clic-droit sur une zône à assembler et l’équilibrage des gris suit automatiquement avec la fonction « view » « autobrighten » préalablement activée.
Tout cela est jeu d’enfant et on sauvegarde l’ensemble qui donne l’image finale.
Il faut bien considérer que ce n’est pas LA méthode mais une méthode parmi d’autres.
(*) – Il est facile de connaître la taille d’une image au foyer. D’abord, il faut connaître la dimension angulaire de l’objet. Par exemple, on sait que la Lune a un diamètre d’environ 0.5 degré.
La taille de la Lune se calcule en posant :
F x tg(d)
avec F, la distance focale et d le diamètre angulaire
Soit, pour une lunette de 1 mètre de focale (ou 1000 mm)
1000 x tg(0.5°) = 8.7 mm